Rétrospective : 28 ans de retransmission de Roland-Garros

28 ans de mobilisation pour la retransmission de

Roland-Garros

Depuis plus de 28 ans -avec 7 ans d’interruption- LTE-SAT intervient lors des internationaux de tennis dans la retransmission de Roland-Garros pour l’installation du dispositif de distribution des images. Rétrospective.

Tout a commencé en 1988. A l’époque, seuls les courts principaux courts avaient des caméras, et les journalistes devaient courir d’un court à l’autre et manquaient d’informations pour rédiger leurs articles. A la Fédération Française de Tennis on se dit qu’il faut améliorer le dispositif et créer une « matrice vidéo » qui permette de redistribuer vers la salle de presse (et pourquoi pas ailleurs aussi -sponsors, etc.) les images de tous les courts à tout moment.

Le projet semble simple. Pourtant à l’époque, tout est en analogique, et pour distribuer des images à près de 400 postes, cela pose de nombreuses difficultés techniques. Les responsables du projet ont bien trouvé des solutions sur une base « vidéo bande de base » , mais le délai de fabrication était tel, que cette solution a été vite abandonnée. l’autre solution consistait à faire un réseau câblé ( comme le réseau câble parisien de l’époque ) une solution avec un câble coaxial qui permet de transporter « 32 infos en même temps », c’est-à-dire 32 « programmes » différents.
Mais il faut au départ un modulateur HF  par programme (qui traitera le son et l’image )pour gérer ce dispositif. Il faut du matériel « increvable »…. et de bons professionnels pour le paramétrer et l’installer. Et surtout 4 mois de délai pour réaliser les équipements et l’intégration de l’ensemble du dispositif sur le stade de Roland Garros …
Le matériel increvable sera fourni par une entreprise française existante à l’époque  la société Sider. Et lorsqu’on pose  à M. Legrand, le directeur chez Sider, la question de l’identité des bons professionnels pour installer le dispositif, il répond sans hésiter :  » Je n’en vois qu’un, LTE » et il vous le fera dans les temps .

Des glaçons et un ventilateur

Le temps presse, raconte Michel Benoit, qui n’avait pas encore racheté l’entreprise mais se trouvait déjà aux premières loges de l’opération. Les délais sont courts. Nous avons travaillé jusqu’au dimanche soir précédant l’ouverture au public. Le lundi matin, tout était en place. Le responsable de Thomson, qui sponsorisait le dispositif à l’époque , quand il a vu les images, ne voulait pas croire que tout était diffusé en HF (qualité maximale). Il n’y avait aucun moirage, tout était nickel. Il ne pensait pas cela possible. Tout ne s’est pas passé sans difficultés. Notamment, il fait chaud en juin. Il fallait refroidir les modulateurs. Hélas, il n’y avait pas de climatiseurs dans le local technique où se trouvaient les modulateurs HF , à l’époque. J’ai dû installer un grand ventilateur, et on se relayait pour aller acheter des sacs de glace que l’on plaçait devant le ventilateur pour refroidir les machines.

LTE-SAT va ainsi assurer l’extension du câblage et l’installation de tout le dispositif plusieurs années sur l’ensemble du stade . Une grande partie est en effet démontée après chaque manifestation et remontée juste avant. La collaboration va s’interrompre en 1992. Puis LTE change. Michel Benoit rachète l’entreprise, elle devient LTE-SAT. Le hasard des rencontres et des changements fait que LTE-SAT est rappelée sur le dossier en 1999.

« J’ai été un peu surpris, raconte Michel Benoit. Deux nouveaux courts étaient en construction, il y avait de nouvelles technologies. Pourtant, depuis notre départ, peu de choses avaient changé. Le plan de fréquences était toujours le même. Nous avons proposé des évolutions pour le réseau coaxial (il fallait couvrir une bande plus large, les bouquets de chaînes étaient nés, il y avait de plus en plus d’images à distribuer). Et d’autres changements s’imposaient. »

    Lors des Internationaux, des centaines de journalistes des chaînes de télévision du monde entier sont là. Dans l’enceinte du stade, des cars régie sont installés. Les journalistes font leurs « directs » depuis ces lieux. En installant des paraboles permettant de capter les chaînes satellites, il fallait pouvoir ajouter aux flux des images montrant ce qui se passe sur les courts (produites localement), celles réalisées et produites par les chaînes. Ainsi, entre autres avantages, les journalistes des chaînes allaient pouvoir désormais récupérer le retour antenne et travailler beaucoup plus facilement.

    Mais ce n’est là que le début des changements qui vont s’imposer à tout ce dispositif de répartition d’images captées de toutes parts et re-dispatchées à l’envi sur quelques 1500 écrans (nombre actuel). Quelles ont été les étapes suivantes ? Lire la suite ici.